Dans la vie économique ou sociale, les situations conflictuelles sont rarement des conflits purs, des jeux à sommes nulle. Très généralement, les acteurs sont pris dans des relations de solidarité antagonique dont ils doivent apprécier la dynamique sous peine de provoquer des effets pervers dommageables ou de se voir dépossédés de la valeur qu’ils ont créées [1].
Pour une partie des Sciences économiques, l’échange ne peut être un conflit pur parce que les destructions qui en résultent diminuent la disponibilité des choses, mais qu’il ne peut pas être non plus une coopération pure, dans la mesure où les acteurs étant individués, ils ne peuvent abdiquer tout à fait leurs intérêts individuels [2].
Les situations conflictuelles ne doivent pas être assimilées au combat ou à l’affrontement, même si elles peuvent leur faire place. Elles sont les lieux où se composent des forces divergentes et convergentes [3] ; un espace où des auteurs autonomes expriment des intérêts discordants tout en reconnaissant leurs communauté de destin ou de projet [4].
Une partie de la théorie de l’organisation vise à apprécier la place que chaque acteur accorde aux situations dans lesquelles des acteurs coopèrent et rivalisent tout à la fois, animés qu’ils sont d’intérêts tout à la fois communes et contraires [4]. Combiner l’idée de coopérer et celle-ci de rivaliser est une condition nécessaire, mais pas suffisante pour analyser cette problématique. Elle exige que chacun des protagonistes soit reconnue dans son ambivalence fondamentale qui fait toujours et tout à la fois un adversaire et un partenaire.
Ne pas voir que nos adversaires sont toujours en même temps nos partenaires constitue une simplification ; il est question d’interactions humaines à causalité circulaire. Les acteurs qui appartiennent à un système sont à la fois en situation de concurrence pour des ressources limitées et solidaires dans la nécessité de préserver le système [5].
Referencias
- Schelling, T.C., 1960, The Strategy of Conflict, Harvard University Press, Cambridge
- Perroux, Fr., 1973, Pouvoir et économie, Bordas, Paris
- Poirier, L. 1987, Stratégie théorique, Economica, Paris
- Koening, G., 2010, « Préface. Stratégies de coopétition, un pléonasme salutaire », in : S. Yami et F. Le Roy (dirs.), Stratégies de coopétition. Rivaliser et coopérer simuntanément, de Boeck, Bruxelles.
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Joffre P. et Koenig G. (1992), Gestion stratégique, Litec, Paris
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